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Historique

3 Juin 2008 , Rédigé par MUNCH Jean-Philippe Publié dans #Historique

En 1945, une poignée de jeunes sportifs créent le Football Club d'Uffheim, inscrit sous le numéro d'affiliation 4209. Le club change de nom en 1949 pour prendre celui d'AS Uffheim. L'épisode sportif sera de courte durée pour l'association qui met  le club en sommeil en 1954. Les activités sont suspendues... pour renaître de ses cendres en 1971 sous la dénomination de Football Club Uffheim.
 
En ce temps là, les jeunes ont les cheveux longs et courent vite...
Uffheim compte 2 boulangeries, 2 restaurants, 2 épiceries, un boucher, un cordonnier, un forgeron, une fanfare, des pompiers, mais pas de terrain de sport!
 
L'école primaire n'est pas encore mixte et il n'y a pas la télévision dans toutes les maisons. Les ordinateurs font encore partie de la science fiction et on ne se doute pas que quelqu'un va inventer, un jour, la semaine des 35 heures.
 
A l'époque où l'on marche pour la 1ère fois sur la lune, les petits gars du village jouent au foot devant le restaurant "aux chasseurs". C'est un terrain en bitume et de taille réduite. Le portail rouillé de la maison de Mme Victorine (aujourd'hui CMDP) sert de but. Le jeu s'interrompt au passage d'un tracteur ou d'une 2CV. A la fin du match, on va boire un panaché ou un diabolo servis par Mme Irma.
 
A Uffheim la contestation s'est cristallisée autour d'une revendication majeure: "nous voulons un terrain de football".
Bernard Schlienger et Adrien Dentz (2 juniors jouant au FC Sierentz) font le premier pas en allant voir le sympathique et dynamique maire Joseph Muller, qui se déclare prêt a donner un terrain communal de 1ha "si le nombre de joueurs est assez nombreux".
 
Les deux joueurs demandent aux plus anciens de la bande de monter une équipe locale. C'est Fernand Fritsch qui s'attelle à cette tâche. Il n'est pas le meilleur au foot mais un grand organisateur et un leader charismatique.
Avec Marcel Goepfert, il mobilise une vingtaine de jeunes et d'anciens qui participent à une réunion publique à la mairie, le 22 mars 1971, marquant la renaissance officielle du FCU.
 
Les vendredis soirs, on se retrouve "Chez Irma" pour jouer au poker ou au tarot. Les gains de ces interminables parties sont versés dans une cagnotte qui sert à acheter les premiers ballons.
 
Fernand Fritsch forme un duo de choc avec Simon Gori, un entraîneur pédagogue, gardien de but talentueux, fumeur de pipe aux idées révolutionnaires. Venu de Toscane via les Vosges, il garde son accent mais transmet sa fougue et sa passion qui ne se limitent pas au foot. C'est lui qui apprend à jouer, à gagner et à voir en mauve.
Le mauve est toujours la couleur du FC Uffheim, la même que celle de la Florentina de Florence et que Simon a fait venir directement d'Italie: la Toscane et le Sundgau ont donné naissance à une équipe multiculturelle. 
 
Le FCU innove sur un autre plan: il est l'un des premiers petits clubs à faire de la publicité pour son sponsor, mais comme il est interdit de porter le nom d'une société sur les maillots, on décide de coudre des écussons de la Sedim, l'entreprise de Roger Wasner sur les shorts des joueurs.
Sur les maillots, à la place du cœur, il y a un écusson symbolisant un moulin et une date: 1667, l'année à laquelle remonte la première référence historique de la création du village d'Uffheim autour de trois moulins.
 
Pour financer les infrastructures du club, le FCU organise à partir de 1972, pour la première fois dans la région, des kilbes en hiver et des soirées de carnaval sous chapiteaux. Le vin chaud gèle dans les verres car le chauffage tombe régulièrement en panne et le chapiteau s'écroule parfois sous le poids de la neige . Mais cela permet de remplir les caisses.
Le club est donc recréé en 1971, mais il faut attendre la saison 1973/1974 pour voir les joueurs d'Uffheim évoluer sur leur terrain fétiche.

   Pour sa première saison 1971/1972, le FC Uffheim démarre en trombe: le premier match officiel, joué sur le terrain de Sierentz, se solde par une victoire (4-1) contre Hégenheim II. L'équipe fanion termine la saison à la seconde place de la division VI, à trois points du SC Carspach, intouchable à l'époque. L'équipe se compose de Simon Gori (gardien), Gilbert Leiby (), Bernard Schlienger (arrière central), Pierrot Martin (arrière), Théo Gutsché (arrière), Adrien Dentz (milieu de terrain), Jean-Pierre Joël (milieu de terrain), Jean-Claude Jung (milieu de terrain), Jean-Marie Wurtlin (attaquant), François Ronci (attaquant).
 
    La montée en division II intervient dès la saison suivante. Toujours sous la houlette de Simon  Gori, le FCU renforcé notamment par Josef Jaeger (un ancien international junior tchèque exilé à Bâle) reste invaincu durant toute la saison 1972-1973 avec un goal-average impressionnant de 51 buts marqués (dont 38 par Jean-Marie Wurtlin, alias Johnny) et seulement 8 buts encaissés.
Dans la foulée, le FCU rate en 1974, d'un tout petit point, la montée en division II décrochée après un combat épique par Habsheim.
   Il faut attendre 1983 avant de monter en division II, grâce à la suppression de la division III... La montée en division I marque les 20 ans du club en 1991.
   La troisième génération réalise le rêve des anciens en faisant accéder, en 1993, le FCU en promotion d'honneur.
   Aujourd'hui il y a 2 terrains de foot à Uffheim. Mais il n'y a plus de bistrot, plus de boulangerie, plus d'épicerie, plus de cordonnerie. Le forgeron et le cordonnier sont morts. Plusieurs joueurs, dont Gilbert Leiby, le premier capitaine du FCU, ont été emportés prématurément par la vie.
   Une vie que l'on continue de voir en mauve, autrement.

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